« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » Article 1er de la Constitution de la Ve République.

 

Nous refusons d’abandonner le débat public, tout aussi foisonnant qu’insipide, aux experts de la chicane et de la division. Il est parfois utile, dans le flot incessant des vaines querelles et des polémiques stériles, d’en revenir aux fondamentaux.

Pour Territoires de Progrès, au fondement, il y a la République. La République, ce commun que nous avons en partage et, sans quoi, nous ne sommes rien.

Depuis de trop longues années, les Citoyennes et les Citoyens, au premier rang desquels, les responsables politiques, ont souvent abandonné la République aux bouffonneries télévisuelles, aux dérives complotistes, aux chamailleries communautaires, aux replis identitaires, aux délires xénophobes.

Certains, sans doute, ont cru que la République n’était qu’un régime politique, sans alternative, et qu’il n’était plus besoin d’alimenter le projet républicain. Ce faisant, nous avons livré notre République à ses pourfendeurs les plus retors et offerts ses flancs ennemis les plus barbares.

Revenons donc aux fondamentaux. Pour paraphraser Victor Hugo, la République doit affirmer le droit et imposer le devoir. Pour affirmer, il faut qu’elle soit juste. Pour imposer, il faut qu’elle soit forte. Cette force et cette justice sont indissociables. Sans justice, sa force est aveugle et arbitraire. Sans force, sa justice est désarmée et impuissante. La République doit donc marcher sur ses deux jambes. À défaut, elle s’écroule.

Pour cela, elle doit être présente, de façon organique, sur tous ses territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux, hexagonaux ou ultramarins. C’est notamment le rôle de nos infrastructures et de notre service public qui, au delà du seul « service », en termes de santé, de sécurité, de mobilité, d’éducation ou de culture, qu’il offre à la population, a aussi une fonction d’ancrage de notre République dans le quotidien de chacune et de chacun, en proximité.

Sans quoi, notre République est déracinée, évanescente, insaisissable, et sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité » n’est qu’une maxime désincarnée sur le fronton de nos Mairies.

La République doit ainsi réinvestir – reconquérir quand il en est besoin – tous ses territoires, et à travers eux, toutes ses Citoyennes et tous ses Citoyens.

Car cette République, à laquelle nous tenons tant, a un besoin inextinguible de Citoyennes et de Citoyens. De Citoyennes et de Citoyens dignes, éclairés, engagés, respectueux de la chose publique. Car comme l’écrivait Bernanos si « ce sont les démocrates qui font les démocraties, c’est le citoyen qui fait la République ».

Au-delà de la loi, la République doit donc faire des Citoyennes et des Citoyens, par le droit, mais aussi par le rite, par l’éducation, par la culture… Elle doit convaincre de sa justice en se donnant les moyens d’assurer l’égalité des opportunités à tous ses enfants, pour lutter contre toutes les formes d’assignation à résidence, géographique, économique, sociale, culturelle…

Parce que chaque Citoyenne et chaque Citoyen doit pouvoir donner le meilleur de lui-même, quels que soient son sexe, ses origines, son statut, son histoire. C’est le sens de notre engagement, pour une social-démocratie du XXIe siècle, qui permette à chacune et chacun de trouver sa place dans la société, en donnant corps à une République qui émancipe, une République de tous les possibles :

  • en permettant à chacune et à chacun de vivre dignement, en assurant l’accès aux biens fondamentaux, à la santé, à la sécurité, au logement, à la mobilité, au travail…, avec, par exemple, l’instauration d’une véritable protection professionnelle universelle (PPU) et une ambition renouvelée pour le grand âge et l’autonomie des séniors ;
  • en menant une lutte déterminée et intransigeante contre toutes les formes d’inégalités et d’injustices, avec, en particulier, le renfort des mesures de prévention et des sanctions, afin de faire reculer les discriminations liées au sexe, au handicap, à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, etc., ainsi que toutes les formes de racisme et d’antisémitisme qui minent le contrat social, si cher à ce que nous sommes, et entravent notre concorde républicaine, si chère à notre avenir commun ;
  • en garantissant l’autonomie et l’émancipation de notre jeunesse, avec, entre autres, une grande convention citoyenne pour la jeunesse, la mise en place d’une allocation jeunes dès 18
    ans, sous conditions d’obligation alimentaire des parents (à proportion de l’aisance économique des familles), ou encore, la mise en œuvre d’un Erasmus des territoires, afin d’ouvrir le champ des possibles aux jeunes, comme le proposent les Jeunes Progressistes ;
  • en œuvrant à la mixité économique, sociale et culturelle dans tous nos territoires, pour jeter des passerelles plutôt que d’élever des murs, avec par exemple l’instauration d’un taux plafond de logement social, tout comme il existe un taux plancher (loi SRU), afin de casser le phénomène de ghettoïsation dans certains quartiers, ou encore l’organisation systématique de mobilités à des fins éducatives, culturelles et de loisir, pour les jeunes et les familles précaires.
  • en déployant 4 000 Maisons de la République et de la Citoyenneté, sur tout le territoire français (hexagonal et ultramarin), au moins une par Canton, véritables tiers-lieux de rencontre, de mixité, de lien social, de travail, de culture, d’éducation populaire et d’accès aux services publics de proximité, en partenariat avec les MJC, les centres sociaux, les maisons France Services (Trésor Public, CAF, CPAM…), et tous les acteurs publics et associatifs de la prévention, de l’éducation, de l’emploi, de l’entrepreneuriat et de l’insertion, en particulier Pôle Emploi, l’Urssaf, les chambres consulaires (CCI, CMA, Chambre d’Agriculture…), qui pourraient également être ouvertes, par le biais d’un espace d’incubation et de coworking, à tous les entrepreneurs désireux de transmettre leur passion, parce que le travail est également un des piliers de l’émancipation.

N’oublions pas que, dans un mouvement réciproque, les Citoyennes et les Citoyens doivent faire la République. Par leurs projets, par leurs comportements, par leurs engagements, ils doivent alimenter le projet républicain, s’évertuer à respecter leurs devoirs, se soumettre aux règles de droit.

La République doit être en capacité, à défaut, de faire respecter sa loi et sa souveraineté. C’est le sens de notre volonté de réarmer les fonctions régaliennes de l’État – Justice, Police, Armée – et de réaffirmer inlassablement nos principes républicains, au premier rang desquels la laïcité, qui n’a nul besoin d’adjectif.

Comme le rappelle notre plateforme programmatique, nous voulons combler ce « manque de République » par toute une série de mesures concrètes qui permettront de retrouver le « vivre-ensemble » républicain.

Pour mener à bien ce projet de République de tous les possibles, il faudra réinsuffler de la démocratie à tous les étages, à toutes les échelles. Car la meilleure réponse à la crise de la citoyenneté, c’est la démocratie, pas la démagogie ni l’autocratie. C’est pourquoi, nous invitons toutes et tous les responsables politiques à faire le pari citoyen. Et la majorité présidentielle, à se donner les moyens de le remporter.

 

Par Julie RICCI

Co-référente Territoires de Progrès Rhône et Métropole de Lyon